Née en 1981 à Marseille, France.
Vit et travaille à Paris.

Lorraine Féline réalise des vidéos, performances, dessins et peintures.

Elle travaille dans une démarche observationnelle: l’observation, avec un minimum d’intervention, des gestes et des corps en mouvements, captés sur le vif. Elle dessine et photo­graphie son entourage pour réaliser ensuite des peintures représentant des instantanés du quotidien.

Elle produit et réalise également des vidéos qui sont des portraits de personnes à l’œuvre, sur leur lieu de travail. Ses vidéos sont de format court, produites de manière indépendante et réalisées en équipe réduite afin d’être en immersion dans le lieu, au plus près des personnes filmées.

Formation
École supérieure des arts décoratifs
de Strasbourg
Hochschule für Künste Bremen, Allemagne
École d’arts de Rueil-Malmaison


 
Prix / Résidences

2022

Prix 1% Marché de l’art
Ville de Paris

2021

Kunststiftung, Stuttgart, Allemagne
Résidence internationale du CEAAC

2017

Maison des arts, centre d’art
contemporain, Malakoff

2014

Tara Expéditions, Mer Méditerranée
(Sardaigne-Albanie-Grèce)

2013

StudioLab, Ménagerie de Verre, Paris

2012

Suddenly Residencies,
Beauchery-Saint-Martin



Expositions (sélection)

2023

Tout cela forme un ensemble,
Hôtel de Ville de Paris, 14 oct.-12 nov.
Exposition, Institut Français
Stuttgart, Allemagne

2022

La Danse au travail, espace
international, CEAAC, Strasbourg

2021

65e Salon de Montrouge,
Beffroi de Montrouge

2019

L’Enfer du Nord, HAUS, Nantes

2018

Il va y avoir du sport !, maison des arts, centre d’art contemporain de Malakoff

2017

Exposition des 20 ans, maison des arts, centre d’art contemporain de Malakoff
Tara, un voyage en Méditerranée, Galerie agnès b., Marseille

2015

Tara, un voyage en Méditerranée, galerie du jour agnès b., Paris
Odradek, cur. Mikaela Assolent et Flora Katz, Instants Chavirés, Montreuil

2013

Atelier des testeurs, cur. Christophe Kihm, B. & A. Dezoteux, Chalet Society, Paris
La Sylphide, performance, Studio de danse, Théâtre de L’Onde, Vélizy-Villacoublay
Le Ballet mécanique, Micro-Onde – Centre d’art de L’Onde, Vélizy-Villacoublay

2012

Chacun de nous était plusieurs, Le Commissariat, Treize, Paris
Perforama, performance, Beauchery-St Martin
Rob Pruitt’s Flea Market, cur. Rob Pruitt, Monnaie de Paris, Paris
BYOB, Palais de Tokyo, cur. Rebecca Lamarche Vadel, Paris


Festivals / projections

2021

Festival Transversales
Université Rennes 2, Rennes
Nuit Blanche, Marathon vidéo,
cur. Randa Maroufi & CACC Chanot

2019

CCCOD, Tours
Cinéma Le Clair, Thiviers

2018

Screen Dance Festival, Stockholm

2017

London International Documentary
Festival, The Archivist, Londres

2016

San Francisco Dance Film Festival,
compétition internationale, USA
Kyotographie, Rohm Theater, Kyoto

2014

Festival Filmer le travail, compétition internationale, Poitiers

2013

Cinéma Appolo, carte blanche
à Nicolas Feodoroff / CPIF,
Pontault-Combault

 
Collections publiques
Musée Voorlinden, Wasenaar, Pays-Bas
FRAC Alsace, Sélestat, France
Collection agnès b.
Ville de Montrouge, France

Le travail de vivre

Est-ce que le travail organise nos vies au point où même les temps dits libres subiraient des cadences et des objectifs à atteindre? Il se dégage une mélancolie des vidéos de Lorraine Féline, doublée d’une empathie envers des corps pris dans la division du travail. Une partition encore plus évidente quand confrontée à la démarcation entre le professionnel et l’amateur. Lorraine Féline semble avoir eu cette intuition à travers la danse. Elle rapprochera le geste chorégraphique des mouvements quotidiens – rappelant les principes de la « post-modern dance » new-yorkaise – en sortant les interprètes de sa pièce « Blues Dance » sur le toit-terrasse du conservatoire de Malakoff. A l’inverse, elle fera jouer « La Sylphide » – l’un des premiers ballets à employer des pointes, marquant les débuts du romantisme – par une danseuse classique portant des MoonBoots. A quel prix s’est construite notre idéalisation de la légèreté? Pour cette vision aérienne, il faut des outils de torture, non seulement pour les danseuses, mais pour les ouvriers émigrés qui les fabriquent à Londres, dont l’artiste filmera la chaine et les mains abimées («Le Ballet mécanique»). Parfois la torture c’est de rester immobile debout, comme ces gardiens d’immeuble conscients de leur imposture (« Les Gardiens »). Qu’elle s’inspire des gestes des agents de circulation de la route ou d’un chef d’orchestre, c’est toujours l’usine de la codification de nos gestes, comme sur un bateau où il est impossible de s’arrêter pour garder la navigation (« À bord »). Il y a-t-il une possibilité de reprendre main sur le cours de sa vie? Lorraine Féline filmera alors une ancienne « Clodette » pour le chanteur Claude François, qui lui raconte son odyssée pour se libérer de l’arrière-plan et prendre le pouvoir sur son histoire.

Pedro Morais
Texte publié dans le catalogue du Salon de Montrouge 2021